Tuesday, November 16, 2010

DECLARATION SUR L’ATTENTAT CONTRE L’AVION DANS LEQUEL LES PRESIDENTS HABYALIMANA DU RWANDA ET NTARYAMIRA DU BURUNDI TROUVERENT LA MORT LE 06 AVRIL 1994

DESTINATAIRE: Tous les Rwandais, l’ONU, l’OUA, Tribunal Pénal International ;
Pays :Tanzanie, Ouganda, Burundi, Belgique, France, Hollande , RFA,
Royaume-Uni, Etats-Unis d’Amérique, Canada; Organisation de Défense des droits de l’homme ;
Presse et média


TEMOIN : MUGABE JEAN-PIERRE
Ancien Directeur du Journal LE TRIBUN DU PEUPLE ;
Ancien officier de renseignement au Bureau G2 de la Gendarmerie Nationale (APR) ;
Détective expert diplômé(Belgique);
Actuellement Consultant et Chercheur Associé de l’ISSA ( International
Strategic Studies Association), à Washington D.C, USA.


LES PLANIFICATEURS DE L’ATTENTAT CONTRE L’AVION PRESIDENTIEL
GENERAL-MAJOR PAUL KAGAME
Général-Major Paul KAGAME, fils de Rutagambwa et de Siteriya, originaire de
Gitisi na Nyamagana près de Ruhango (Gitarama). Il a fait ses études
primaires en Ouganda, suivies de quatre ans d’études secondaires à
Ntare-School à Mbarara ( Ouganda).
Il a été Major au sein de la National Resistance Army (NRA) avec les
fonctions d’adjoint au Chef du service de renseignement ougandais.
Il a été vice-président du Front Patriotique Rwandais (FPR) et Commandant en
chef de l’Armée Patriotique Rwandaise (APR)
Il a été Vice-Président du Rwanda, également Ministre de la défense pour
devenir récemment Président de la République.
COLONEL JAMES KABAREBE.
Il a été Secrétaire principal du Général KAGAME, son aide de camp, Commandant de l’unité du Haut commandement à Mulindi, unité qui, dans la suite, est devenue la Garde Républicaine toujours sous son commandement.
Il a été le chef d’Etat-major des Forces Armées Congolaises après la prise du pouvoir par le Président KABILA. Il a ensuite commandé les forces combattant le même Président KABILA.
James KABAREBE est actuellement le chef d’Etat-major adjoint de l’Armée Patriotique Rwandaise.
LIEUTENANT-COLONEL CHARLES KAYONGA.
Encore Lieutenant, il a été chef du Bureau des Opérations de l’Unité du Haut Commandement à Mulindi.
De lieutenant, il est passé au grade de lieutenant-colonel et placé à la tête du Bataillon APR envoyé à Kigali( CND) après la signature des Accords d’Arusha. Il avait en plus sous son commandement plus de 3.200 militaires APR infiltrés en tenue civile dans la ville de Kigali. LES BELLIGERANTS NEGOCIAIENT TOUT EN PREPARANT LA GUERRE.
PREPARATIFS DES FORCES ARMEES RWANDAISES (FAR)

Le gouvernement rwandais a poursuivi l’importation des armes et munitions.
La preuve en est l’ampleur des commandes passées en mars 1994 pour un
montant de Deux milliards et demi( 2.500.000.000FRw) de francs rwandais
payés au français Dominique Lemonnier qui devait expédier les marchandises.
C’est Marc RUGENERA, alors Ministre des Finances, qui signa le contrat de
vente dont le suivi devait être assuré par le lieutenant-colonel KAYUMBA
Cyprien des FAR.
Au cours de ce même mois de mars 1994, des armes furent achetées en Egypte
et acheminées à Kigali par un cargo britannique. Ces armes furent
distribuées aux Interahamwe, milice du MRND. Ces miliciens ont continué à
bénéficier de l’entraînement militaire et à recevoir armes et munitions en
même temps que leurs effectifs croissaient jusqu’à atteindre le chiffre de
50.000. Toutes les préfectures reçurent des fonds destinés aux Interahamwe.
Par ailleurs, les réservistes furent également rappelés sous les drapeaux et
chargés d’entraîner militairement les miliciens.
Habyalimana retarda l’application des Accords d’Arusha pour permettre à son
armée et à sa milice de terminer leurs préparatifs.
La Radio Télévision des Mille Collines( RTLM) fut renforcée en moyens
humains et financiers la mettant ainsi à même de propager la haine ethnique
et l’appel à l’unité des hutu pour exterminer les tutsi.
PREPARATIFS DE L’ARMEE PATRIOTIQUE RWANDAISE (APR)
Pendant et après la signature des Accords d’Arusha par les belligérants,
l’Armée Patriotique Rwandaise(APR) mettait la dernière main aux préparatifs
de la bataille finale. Après la signature, Paul KAGAME a visité toutes les
unités de l’Armée les exhortant à n’accorder aucune importance à ces
accords. Il leur déclarait: " Tenez-vous prêts avec vos armes à portée de
main ; n’ayez pas confiance dans les Accords d’Arusha ".
Les militaires de tous rangs reçurent dès lors un entraînement intensif dans
le Centre d’Entraînement de KARAMA en préfecture de Byumba.
De même, les fameux cadres de base du FPR subirent un entraînement militaire
dans un Centre politico-militaire situé lui aussi à KARAMA.
Les dirigeants du FPR qui devaient se rendre à Kigali bénéficièrent eux
aussi d'un entraînement à l'autodéfense.
Le FPR envoya à Kigali un Bataillon de 600 hommes sous le commandement du
Lieutenant-colonel Charles KAYONGA; d’autres militaires en habit civil
furent infiltrés dans la ville de Kigali.
Toutes les fois que les camions de l’APR se rendaient à Mulindi pour charger
le bois de chauffage et d’autres approvisionnements destinés aux militaires
basés au CND à Kigali, des armes et munitions faisaient partie de la
cargaison. Les armes lourdes étaient démontées pour être remontées une fois
arrivées à Kigali. C’est le sous-lieutenant MOSES de l’Unité du Haut
Commandement qui s’occupait du chargement de ces armes. Le capitaine Charles
KARAMBA du DMI( Directorate of Military Intelligence), détaché au CND à
Kigali, acheminait ces armes jusqu’au CND à Kigali. Ce capitaine est
actuellement attaché militaire en Erythrée avec en particulier la mission
d’acheter les armes dans ce pays pour l’Armée Patriotique Rwandaise.
La veille du génocide, il y avait plus de 4.000 militaires APR dans la ville
de Kigali. Les militaires APR détachés à la MINUAR avaient la mission
d’espionner les préparatifs des Forces Armées Rwandaises.
Les dirigeants du FPR hébergés au CND faisaient tout pour convaincre les
leaders de l’opposition interne que l’important était de régler le problème
que constituait Habyalimana, car c’est Habyalimana qui était le vrai
problème. Certains partis, tels que le MDR et le PSD, continuèrent à se
montrer réticents. Certains de leurs leaders devaient le payer de leur vie.
Ce fut le cas pour Félicien GATABAZI.
Il y eut une réunion des commerçants et industriels à l’usine à thé à
Mulindi entre février et mars 1994. Dans son discours de clôture de cette
rencontre, le Général KAGAME évoqua les Accords d’Arusha en soutenant que
seul HABYALIMANA était la cause du retard dans l’application de ces Accords.
Parlant au nom de ses collègues, un commerçant nommé KALINDA communément
appelé Kalinda SWEET BREAD, déclara que l’application des Accords d’Arusha
prenait du retard avec pour effet de freiner le FPR. Il ajouta que ce retard
entraînait trop de dépenses et que les hommes d’affaires ne continueraient
pas à faire des frais inutiles.
Le général KAGAME requit alors les avis de l’assistance sur l’attitude à
prendre. Kalinda répondit que le FPR devait reprendre la guerre et que les
fonds nécessaires seraient disponibilisés par ces commerçants. Cette
proposition fut acceptée à l’unanimité avec la bénédiction de Paul Kagame.
LA NON-EXECUTION DES ACCORDS D’ARUSHA A OUVERT LA VOIE A LA VICTOIRE DU FPR
DANS UN BAIN DE SANG
Les Généraux HABYALIMANA et KAGAME savaient bien que le partage du pouvoir
en vertu des Accords d’Arusha ne renforçait aucun de deux. Par ailleurs,
même si les Accords Arusha avaient été appliqués, le FPR ne pouvait pas être
élu face au poids des hutu du MRND, de la CDR et d’autres tendances POWER au
sein de l’opposition qui allait rafler tous les suffrages. KAGAME savait
bien que pour se débarrasser de HABYALIMANA et de ses extrémistes, il serait
inévitable de faire de lourds dégâts.
Kagame était sans ignorer que la Garde Présidentielle et les interahamwe
avaient reçu des armes et un entraînement pour massacrer les tutsi s’il
cherche à prendre le pouvoir par la force.
Il savait bien que presque tous les tutsi étaient fichés avec leurs
coordonnées et que des équipes d’interahamwe chargés de les massacrer
avaient été postés dans leur quartiers. Radio Muhabura du FPR ne cessait de
le répéter.
Des exemples existent qui attestent cette situation explosive.
En voici quelques-uns :
Gatabazi Félicien fut assassiné par le FPR pour avoir refusé de cautionner
le complot contre Habyalimana. Le FPR craignait qu’il ne révélât ce secret à
Habyalimana qui était son associé dans un trafic d’armes vers le Burundi où
le Ministre Minani les faisait parvenir au PALIPEHUTU. Le dépôt de transit
de ces armes se trouvait chez le nommé Mbarushimana Antoine de Mimosa près
du Collège St-André à Nyamirambo. Ce Mbarushimana sera tué par le FPR à
Nyanza en préfecture de Butare après le génocide de peur qu’il ne révélât
celui qui a assassiné Félicien Gatabazi.
Par la suite, des militants du PSD tuèrent Martin BUCYANA, président de la
CDR ; en réaction à cette mort, des interahamwe et impuzamugambi de la CDR
s’attaquèrent aux tutsi qu’ils massacrèrent. Ces incidents devaient servir
d’avertissement à KAGAME que s’il venait à tuer HABYALIMANA, aucun tutsi ne
survivrait à cette disparition.
Un autre exemple est la mort par un coup de feu de l’interahamwe KATUMBA qui
donna lieu à des dizaines de mort parmi les tutsi. Kagame ne devait pas
négliger cet avertissement.
Mais Kagame n’avait aucun souci quant aux conséquences désastreuses d’une
reprise éventuelle de la guerre. Pour lui, l’essentiel était un pouvoir sans
partage, seules des miettes devant revenir à des hutu timorés et aux
courtisans tutsi qui n’attendraient leur bonheur que d’une soumission
aveugle à Kagame et sa clique.
Kagame n’aspirait qu’à être l’homme fort du Rwanda, le sang des tutsi et des
hutu modérés n’avait à ses yeux aucune importance. Il spéculait plutôt sur
la disponibilité des maisons et autres propriétés qui serait rendue possible
par ce nettoyage.
Il voulait exercer un pouvoir fort mais occulte derrière un homme de paille
servant de paravent comme Pasteur Bizimungu. Ce dernier vient de se retirer
pour laisser voir le vrai détenteur du pouvoir, à savoir Paul KAGAME.
ENTRAINEMENT DE MILITAIRES APR POUR ABATTRE L’AVION PRESIDENTIEL.
Dès la signature des Accords d’Arusha, et l’envoi du Bataillon du FPR au
CND, le Général KAGAME envoya quatre militaires en Ouganda pour s’entraîner
au maniement des missiles portables sol-air Sa-7 Strela (SAM) de fabrication
russe. Ce type de missiles était déjà en service dans l’Armée ougandaise. Vu
qu’il n’y avait aucune menace contre l’Armée Patriotique Rwandaise( RPA)
qui, comme les FAR, disposait de contingents dans la Capitale Kigali et que
les FAR n’avaient que quelques hélicoptères de combat, il est clair que le
but de cette formation ne pouvait être que de descendre l’avion présidentiel
dès que l’occasion se présenterait. Après ce stage, ces militaires revinrent
à Mulindi où ils furent affectés à la Section " missiles " commandée par le
lieutenant KAYUMBA Joseph, actuellement capitaine vivant au camp militaire
de Kanombe. Moi qui donne ce témoignage je vivais à Mulindi et KAYUMBA
Joseph et ses camarades étaient mes amis.
Vers la fin du mois de février 1994 et devant le refus manifeste de
Habyalimana d’appliquer les Accords d’Arusha, le lieutenant-colonel KAYONGA,
alors commandant des militaires du FPR à Kigali, envoya un ordre à Mulindi
réclamant que lui soient envoyés les quatre militaires spécialistes des
missiles. A la réception de cet ordre, le lieutenant KAYUMBA dépêcha
immédiatement les quatre militaires conformément à l’instruction du Lt-Col
KAYONGA. Après le départ des quatre militaires pour Kigali, le Colonel James
KABAREBE mis le lieutenant KAYUMBA en prison pendant une semaine au motif
d’avoir envoyé les quatre militaires à son insu.
C’est au mois de mars 1994 que le Haut Commandement sous la direction de
KAGAME a invité les dirigeants du FPR se trouvant à Kigali à regagner
Mulindi. Ils revinrent tous un à un.
Deux semaines avant l’attentat contre l’avion de HABAYARIMANA, KAGAME
dépêcha le Colonel James KABAREBE avec la mission d’acheminer les missiles
au CND où se trouvaient les militaires du FPR. A la même occasion, KAGAME
envoya les instructions relatives au tir sur l’avion de Habyalimana. Il
donna également ses ordres sur la conduite et le déroulement des combats dès
la reprise de la guerre.
Le Colonel James KABAREBE est resté au CND pendant plus ou moins une semaine
avant de retourner à Mulindi.
Certains dirigeants du FPR anciennement appartenant à l’armée de Habyalimana
ont donné des conseils sur l’emplacement des missiles à MASAKA de KANOMBE,
lieu où les avions amorcent leur approche pour atterrir à KANOMBE. Ces
personnalités sont les Colonels KANYARENGWE Alexis et LIZINDE Théoneste. Ce
dernier fit défection dans la suite, ce qui entraîna son assassinat en 1996
par les commandos du FPR opérant à Nairobi au Kenya afin de toujours
protéger le secret de l’opération des missiles.
Deux semaines avant le crash de l’avion de Habyalimana, 12 armes de gros
calibre en provenance d’Ouganda ont été débarquées à Mulindi. Par ailleurs,
fréquentes étaient les réunions du Haut Commandement pour affiner le
dispositif de la guerre finale pour prendre Kigali. Participaient à ces
réunions : les Colonels Ndungute, Sam Kaka, Kayumba Nyamwasa, Twahirwa Dodo,
Gashumba, Muhire, Ngoga, Bagire, Biseruka, Musitu, Karemera ainsi que les
lieutenants-colonels James Kabarebe, Ibingira, Rwahama, Nyamurangwa,
Karangwa, Kadhafi, Kareba, Gahutu…
LE CRASH DE L’AVION ET LE DEBUT DU GENOCIDE PREPARE D’AVANCE PAR LE HUTU
POWER ET COMMENT LES PLANS DE KAGAME EN FURENT LE CATALYSEUR.
Une fois prêt le plan d’élimination de Habyalimana, il fallait trouver un
motif obligeant Habyalimana à prendre l’avion pour une destination bien
connue pour que les tireurs des missiles sachent l’heure de retour et soient
prêts à abattre l’avion.
Pour ce faire, les dirigeants du FPR ont fait un lobbying auprès des pays
amis qui convainquirent le Président MWINYI de Tanzanie qu’il fallait
organiser un Sommet régional pour débattre des problèmes du Burundi ainsi
que des voies et moyens de mettre en application les Accords d’Arusha Le FPR
demanda que les Chefs militaires soient également invités.
Ce sommet était un piège tendu pour emporter Habyalimana permettant ainsi à
Kagame de prendre le pouvoir. Les extrémistes sanguinaires hutu
n’attendaient qu’une occasion favorable pour exterminer les tutsi qu’ils
avaient déjà recensés. KAGAME en était conscient.
Le FPR proposa que les responsables militaires rwandais et burundais soient
invités au Sommet. Kagame voulait que le Général-Major NSABIMANA meure avec
HABYALIMANA, décapitant ainsi les FAR déjà minées par les dissensions
internes Kiga-Nduga.
Avant la convocation du sommet régional par le Président MWINYI, le
Président du FPR, Alexis KANYARENGWE rentrait d’une visite en Tanzanie. A
son retour, il nous trouva à RUBAYA de BYUMBA où nous étions en réunion. Il
nous rapporta ce proverbe qu’il avait appris de la bouche du Président
MWINYI : " Au lieu de se battre avec un chat en le lapidant de l’extérieur
de sa maison, il vaut mieux y entrer et le tuer à l’intérieur ". C’est cette
recommandation de MWINYI qui fut appliquée le 06 avril 1994.
Avant de se rendre au Sommet de Dar-es-salam, Habyalimana avait été voir le
Président MOBUTU du Zaïre pour lui demander de participer au Sommet et de le
soutenir face aux Chefs d’Etat favorables au FPR. Il lui demanda également
de lui prêter des experts du renseignement pour l’aider à analyser les
informations en provenance de l’Ouganda et faisant état des intentions
criminelles du FPR sur sa personne.
Les informations ci-dessus ont été fournies par Monsieur NGBANDA Honoré
ATUMBA, ancien Conseiller du Président MOBUTU pour les affaires de sécurité.
Il était présent lors de l’entretien entre les deux Présidents. Et c’est lui
qui devait aller aider les services de Habyalimana dans l’analyse des
informations portant sur la menace de mort contre lui.
La veille du Sommet, les conseillers de Mobutu lui déconseillèrent, pour des
raisons de sécurité, de s’y rendre.
Avant la date du 06 avril 1994, les militaires du FPR, tant au CND que ceux
qui avaient été infiltrés en ville, avaient terminé leurs préparatifs pour
la reprise de la guerre. Les autres unités étaient, elles aussi, prêtes pour
passer à l’attaque.
Le Colonel LIZINDE Théoneste, député du FPR, était spécialiste du
renseignement. Il était parmi les dirigeants du FPR séjournant au CND et
collaborait à la recherche du renseignement sur le dispositif de l’armée de
Habyalimana. Il est parmi ceux qui ont recommandé le site de MASAKA d’où
devaient partir les missiles qui ont abattu l’avion présidentiel.
LIZINDE était de notoriété publique un ami à moi. Après le génocide, il m’a
souvent exprimé sa peur d’être tué à cause de ce qu’il savait sur l’attentat
contre l’avion de Habyalimana. Il m’a confié que s’il venait à être tué, ce
serait à cause de ce secret qu’il détenait sur l’assassinat de Habyalimana
par KAGAME. LIZINDE était par ailleurs un conseiller secret de KAGAME. C’est
KAGAME qui l’avait promu au grade de Colonel; c’est lui qui l’avait nommé
député du FPR.
LIZINDE a fini par s’exiler. Ceux qui se sont intéressés aux péripéties de
sa fuite savent que deux officiers ont dû s’en expliquer. Ce sont notamment
le Lt-Colonel RWAHAMA du DMI qui avait reçu la consigne de surveiller
LIZINDE pour l’empêcher de prendre le large, et le Lt-Colonel James
KABAREBE, commandant de la Garde Républicaine. Tous deux ont été réprimandés
pour leur manque de vigilance qui a permis à LIZINDE de s’en aller. C’est
une des raisons qui ont été à la base de l’éloignement de RWAHAMA du DMI.
Après le départ de LIZINDE, le service de renseignement m’a envoyé des amis
à moi pour savoir si j’avais été au courant de son projet de fuite.
C’est le Colonel LIZINDE qui m’a appris que les quatre militaires des
missiles avaient quitté Mulindi pour Kigali (CND) en prévision de l’attentat
contre l’avion présidentiel. Ils y avaient été accueillis par le Major Rose
KABUYE qui était leur responsable. LIZINDE m’a également appris que c’est le
Colonel KABAREBE qui avait donné les dernières instructions pour abattre
l’avion de HABYALIMANA.
Avant la date du 06 avril 1994, certains des dirigeants du FPR ont retiré
leurs familles de la ville de Kigali. Deux semaines avant cette date, le
Colonel James KABAREBE a été envoyé par KAGAME au CND à Kigali pour y
convoyer les missiles destinés à détruire l’avion de HABYALIMANA. KABAREBE
était également chargé de communiquer les dernières instructions en rapport
avec la guerre en perspective. Il a passé à peu près une semaine au CND
avant de regagner Mulindi.
Le matin du 06 avril 1994, LIZINDE, étant au courant du jour, de la date et
de l’heure de l’attentat contre l’appareil présidentiel, a prévenu certains
de ses amis pour qu’ils quittent Kigali avant la nuit. Il leur disait que ce
n’est pas pour la paix que le Colonel KABAREBE était venu passer des jours
au CND. LIZINDE lui-même s’était rendu dans sa famille à Kigali pour
déplacer sa femme et ses enfants. Ne les y ayant pas trouvés, il sen
retourna au CND d’où il regagna Mulindi sans plus tarder.
L’avion qui transportait les Présidents Habyalimana et Ntaryamira, le
Général Major Nsabimana, chef d’Etat-major de l’armée rwandaise,
l’ambassadeur Renzaho, le Docteur Akingeneye et d’autres fut abattu vers
08h25 locales. Nous étions dans la salle de télévision à Mulindi entrain de
regarder la Coupe du Monde de Football. Certaines des autorités du FPR
étaient également présentes. Ce sont notamment le Général Major Paul KAGAME,
les Colonels NDINGUTE, BISERUKA, TWAHIRWA DODO et d’autres.
Dès après la chute de l’avion, le Colonel James KABAREBE entra immédiatement
dans la salle et après un court conciliabule avec KAGAME, ils sortirent
ensemble. Quelques instants après, le Colonel KABAREBE vint appeler le
colonel NDUNGUTE et tous les autres officiers. L’Unité du Haut Commandement
prit immédiatement les dispositions pour le combat et attaqua la nuit même.
Cette Unité agissait sous le Commandement direct de KAGAME et KABAREBE.
Toutes les autres unités du FPR passèrent à l’attaque sans autre préavis.
CONCLUSION
La décision de KAGAME de descendre l’avion de Habyalimana a été le
détonateur d’un drame sans précédent de mémoire de rwandais et KAGAME l’a
prise en âme et conscience. La soif du pouvoir a été la cause de
l’extermination de nos familles. La prise du pouvoir par KAGAME a coûté la
vie à un million de tutsi et provoqué l’exode de deux millions de hutu menés
par des leaders sanguinaires.
Les naïfs ont loué KAGAME comme un sauveur ; mais le temps a déjà montré que
c’est lui qui est l’origine de nos malheurs. Mais il avait déjà mis sous
protection les quelques familles qui lui versaient des sommes plantureuses,
tandis que nos parents du petit peuple ont été donnés en pâture aux
interahamwe.
Comment KAGAME expliquerait-il au peuple rwandais pourquoi il a envoyé
Claude DUSAIDI et Charles MULIGANDE à New York et à Washington pour empêcher
une intervention militaire, quelle qu’elle soit, qui serait envoyée pour
sauver du génocide le peuple rwandais ? Le prétexte de cette opposition
était que le FPR se suffisait pour arrêter le génocide qui, pourtant,
continua à faire ses ravages pendant plus de trois mois.
Comment KAGAME expliquerait-il qu’il a donné à la MINUAR l’ordre d’évacuer
le Rwanda au moment où l’ONU examinait la possibilité d’accroître ses
effectifs militaires sur place pour mettre fin au génocide ?
J’ai décidé ainsi de révéler la vérité des faits pour que chacun réponde de
ses actes. Ce sont ces vérités restées cachées jusqu’à ce jour qui ont
poussé KAGAME à mettre ses tueurs à mes trousses en Amérique pour que jamais
rien ne se sache.
Je demande au Tribunal International de poursuivre KAGAME et sa clique. Moi,
l’auteur du présent témoignage, je suis prêt à prouver sa culpabilité et à
fournir d’autres preuves que je ne veux pas rendre publiques de peur de
nuire au processus d’enquête.
IMPORTANT :
Les génocidaires hutu qui ont tué des tutsi sans défense et autres
révisionnistes et groupes extrémistes ne devraient pas se servir du présent
témoignage pour nier l'existence du génocide contre les tutsi et prétendre
que le crime de KAGAME sur HABYALIMANA donnait le droit de massacrer les
tutsi sans aucun lien avec KAGAME. Les responsables du génocide de 1994
doivent être poursuivis conformément au droit international et national.
Je demande à tous les Rwandais d'isoler KAGAME, et à la Justice
Internationale de faire son devoir dans ce dossier. KAGAME doit par ailleurs
être poursuivi pour l'assassinat de KABERA Assiel qui était Conseiller du
Président BIZIMUNGU, de Seth SENDASHONGA, ancien Ministre de l'Intérieur, du
Colonel LIZINDE Théoneste, de Félicien GATABAZI, d'autres figures de proue
du FPR et d'autres.


La Communauté Internationale n'a pas su que KAGAME n'a pas la capacité de
rassembler le peuple rwandais. Le monde entier l'a accueilli et soutenu.
Désormais, il faut savoir, une fois pour toutes, qu'aucun criminel, qui
qu'il soit, ne sera jamais capable d'unir le peuple rwandais.


Jean-Pierre MUGABE
Fait de ma propre main à Washington D.C, ce 21 avril 2000

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